Depuis le mercredi 28 mars, Jean-Louis Mucchielli n’est plus Recteur de l’Académie d’Amiens.
Personne ne le regrettera.
Pendant ses deux années à la tête de notre académie, il s’est en effet illustré par un bilan entièrement négatif, et sur le fond, et sur la forme.
Sur la forme, sa préoccupation principale a été de se « faire voir », de multiplier les interventions publiques pour vanter des dispositifs anecdotiques ou vides (comme son invention, les « REVE »), refusant systématiquement le débat et la confrontation d’idées.
Son obstination à tourner le dos à toute forme de dialogue ou de concertation, à ne tenir aucun compte des avis émis ni par les instances de concertation (commissions paritaires, comités techniques, conseils de l’éducation nationale...), ni par les personnels, les parents d’élèves ou les partenaires de l’éducation nationale que sont les collectivités locales, a été telle que l’accord était général pour ne plus perdre son temps à tenter de discuter avec lui.
Sur le fond, il n’a manqué aucune occasion pour amplifier les pires aspects de la politique ministérielle pour le second degré, notamment par le biais du dispositif ECLAIR, faisant de l’académie d’Amiens celle dans laquelle la proportion d’établissements classés ECLAIR est la plus élevée de France, avec un bilan si négatif qu’il a même dû revoir récemment et en catimini les procédures d’affectation dans ces collèges et lycées. Son « projet académique », rédigé dans l’opacité la plus totale, se contentait de vouloir imposer les réformes en mettant les personnels sous pression, sur fond de mépris profond pour leur travail et pour le service public.
Symboliquement, son dernier acte en qualité de Recteur aura été de continuer d’essayer de profiter de son autorité pour arrondir ses fins de mois, en proposant une promotion jugée imméritée par la commission paritaire, à sa propre épouse.
Sa nomination à un poste de responsabilité au ministère de l’enseignement supérieur, sans doute moins exposé médiatiquement, montre en tout cas de quel bois sont faits ceux que le pouvoir actuel décide de vanter et promouvoir.
Nous attendons donc maintenant la nomination d’un nouveau Recteur, qui interviendra sans doute après les élections, en espérant que celui-ci sera un homme de progrès, compétent et ouvert au dialogue social.