Droit à la formation sur le temps de service ?
C’est NON pour le Rectorat d’Amiens !
Un groupe de travail Formation Continue s’est tenu au Rectorat le 30/01/2024 en présence de
la secrétaire générale C. Bellet-Lemoine, le DRH S. Haye et le directeur de l’École Académique de Formation Continue D. Descamps.
Il nous a été indiqué que 3 GT se sont déjà tenus dans chaque département, avec des chefs d’établissements, formateurs etc. Des pistes se sont dégagées, qu’ils souhaitent partager aux organisations syndicales.
L’objectif annoncé d’emblée est de minimiser l’impact des formations sur le temps de face à face élève !
Voici les orientations retenues par le Rectorat d’Amiens :
• Banaliser les EDT pour la formation : avoir des journées ou 1/2 journées privilégiées dans les établissements par banalisation des EDT en semaine. Cela peut se faire le mercredi après-midi. Il doit y avoir davantage de coaching et de mentorat pour que les réinvestissements soient effectifs : en clair, les enseignants qui auront la chance d’avoir un temps de formation (hors face-à-face élèves) devront en plus former leurs collègues !
• S’auto-former : valoriser les certifications. On doit prendre en compte les Mooc et autres vidéos de formation externes à l’éducation nationale dans le déroulé de carrière (passage d’échelons par exemple)
• Suivre les formés et vérifier l’engagement en formation : les formateurs académiques viendraient vérifier le réinvestissement des formations en établissement
• Recruter des formateurs : il y a un problème de recrutement des formateurs : fort turn-over, donc se baser sur les remontées PPCR, des chefs, des inspecteurs pour recruter de nouveaux formateurs, améliorer rémunérations et décharges pour garder les formateurs et valoriser leur déroulement de carrière.
Les interventions/revendications portées par la FSU :
La FSU a rappelé que la formation ne fait pas partie des ORS (obligations réglementaires de service) des enseignants, elle n’est donc pas obligatoire en soirée ou le mercredi.
La formation continue ne représente que 1,6 jour en moyenne par professeur dans le second degré ! On ne peut pas imaginer qu’elle se rajoute en plus à un temps de travail des enseignants déjà très conséquent : selon la DEPP, il est déjà de 42h par semaine, augmenté encore cette année par le Pacte. La formation doit se dérouler sur le temps de travail, comme pour les autres professions.
La FSU a demandé comment les formateurs pourraient assurer le suivi dans les établissements, ils sont déjà trop peu nombreux pour assurer les formations… Va-t-on augmenter leur temps de travail ?
La FSU a rappelé que les besoins de formation des enseignants ne sont pas pris en compte : l’essentiel des temps de formation est pris pour des formations imposées pour la mise en place des réformes, ces formations n’intéressent pas les enseignants qui les subissent la plupart du temps.
La FSU a posé la question du financement des formations. Les crédits pour la formation ont baissé de 25 % depuis 2019. Dans un contexte budgétaire contraint, la priorité est donnée à des formations descendantes du ministère pour accompagner des réformes, et il reste peu de budget pour des formations en faveur du développement personnel des agents.
La FSU a posé le problème du remboursement des frais : 26 % des enseignants français déclarent renoncer à des formations à cause du coût du transport qui reste à charge. L’administration rectorale affirme qu’il y a eu une revalorisation des frais de repas et de nuitée, mais pas des transports.
Enfin, la FSU a soulevé la question du Congé Personnel de Formation dans l’académie. Celui-ci est quasi inexistant dans l’EN : nationalement, en 2021-22, seulement 854 enseignants sur 1,2 millions en ont bénéficié ! On nous avait vanté le CPF comme moyen d’accéder à des formations diplômantes permettant des changements de carrière, il n’en est rien !
Il nous est répondu que l’académie fait beaucoup d’efforts, 86000 euros de CPF en 2021-22, ce qui représente 10 % du budget académique consacré à la formation.