19 mai 2008

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« reconquête du mois de juin » ou remise en cause du bac ?

Vendredi 2 mai 2008, lors de l’audience au rectorat d’Amiens d’une délégation intersyndicale avec la fédération des parents d’élèves FCPE, nous avons relayé auprès du Recteur, l’inquiétude des collègues face au manque d’informations concernant la réorganisation des épreuves du bac et le calendrier envisagé pour la fin de l’année scolaire.
Essayant de se faire rassurant, le recteur a affirmé son souci premier : ne pas « planter » le bac ! Le responsable de la Division des Examens et Concours a certes précisé que dans la période des épreuves, « aucun enseignant ne devrait tout faire », mais en donnant pour exemple le professeur de Lettres qui commence à corriger après le 20 juin et peut donc participer aux conseils de classes, et surveiller des épreuves, entre le 16 et le 20….
Il a aussi indiqué qu’il pourra être fait appel à des extérieurs, retraités de l’enseignement notamment, ce qui permettrait le maintien du maximum d’heures de cours... Enfin la solution pour augmenter le pouvoir d’achat des retraités ! Que les correcteurs de notre académie pilote se rassurent, ils auront aussi une augmentation de leur pouvoir d’achat et vont faire des envieux : le ministère publie un décret revalorisant les montants des indemnités versées à certains personnels de l’E.N. mobilisés par l’expérimentation de cette nouvelle organisation des épreuves du bac, « le taux de l’indemnité allouée aux personnes chargées de la correction des épreuves écrites est fixée à 5 € pour toute copie corrigée ». Le dogme du « travailler plus pour gagner plus » se décline décidément de façon inique !

Le Recteur a par ailleurs confirmé que pour les épreuves anticipées en 1re L et ES il a été mis fin à l’aberration des 3 épreuves regroupées sur une seule journée, les épreuves de maths et sciences sont désormais fixées le 16 juin, l’épreuve de français, le 20 juin.

Quant aux corrections en ateliers, l’administration nous a informé qu’elles ont fait l’objet d’un accord des corps d’inspection, mais qu’il peut s’agir d’un début de correction en « atelier », chacun repartant ensuite avec ses copies… Seules les Lettres et la philosophie ne seront pas soumises à cette expérimentation ! Décidément l’académie d’Amiens excelle dans l’innovation : le recteur et le chef de la DEC se sont félicités qu’en allemand LV2 une expérimentation de correction sur ordinateur -les copies ayant été scannées-, soit particulièrement réussie : les correcteurs ont, paraît-il, apprécié cet « outil » moderne…. A quand les QCM fort appréciés par notre Recteur regrettant que cette modalité ne s’applique qu’en médecine ?
Enfin, le SNES a dénoncé la réduction des délais de correction pour les diverses disciplines et plus particulièrement pour les matières littéraires et la philosophie. Réponse de l’administration : même en Lettres où il n’existe aucune date limite de jury, l’administration souhaite à la fois disposer de 8 jours de vérification des notes et continuer à communiquer les résultats le 11 juillet...
La revendication de non-convocation des professeurs examinateurs (oral) dans leur ville d’exercice a été reposée. M. le Recteur s’est dit sensible à la question.
Lors d’un détour de cette conversation, le Recteur nous a « confié » sa préférence (contrairement à celle de son Ministre Darcos, sic !) pour un bac sous forme de contrôle continu contre celui de l’ « examen couperet »… Soyons donc très vigilants lorsque prendra l’envie à notre recteur de se lancer dans une nouvelle expérimentation !

2/ Un Calendrier intenable

Le calendrier du bac 2008 et de la fin d’année scolaire est particulièrement intenable cette année :

 du 16 au 24 juin  : épreuves écrites du baccalauréat (général, puis technologique)
 du 17 au 20 juin  : conseils de classe de seconde
 21 juin  : fin des cours pour les élèves de seconde
 23-24 juin  : « concertation » avec les familles sur l’orientation
 23 au 27 juin  : oraux de l’épreuve anticipée de français
 23 au 27 juin  : oraux obligatoires du premier groupe (terminales)
 25 juin  : commissions d’appel
 27 juin  : fin de saisie des notes du baccalauréat général
 30 juin  : fin de saisie des notes du baccalauréat technologique
 1er juillet  : notifications d’affectation
 2 juillet  : début des inscriptions/réinscriptions
 3 juillet  : délibération des jurys
 4 juillet  : publication des résultats (à 10h)
 4 juillet  : fin de saisie des notes des écrits des épreuves anticipées
 du 7 au 9 juillet  : oraux du second groupe d’épreuves

(N.B. : ce calendrier est « simplifié » et ne comporte pas les épreuves pratiques, facultatives et spécifiques)

Il apparaît clairement que la semaine du 16 au 20 est totalement impossible à tenir dans le cadre indiqué par le Rectorat. Comment en même temps organiser les épreuves, tenir les conseils de classe, assurer les cours des secondes. La semaine suivante n’est guère plus facile à gérer : pendant les oraux, les délais de « concertation avec les familles » et d’appels pour les orientations sont singulièrement réduits.
Le temps de correction peut aussi être assez difficile à tenir, en fonction du délai entre l’épreuve et la transmission des copies aux correcteurs.

3/ Les « nouveautés » de l’année 2008

Outre un calendrier particulièrement serré, voire intenable, il a été décidé de recourir à des « nouveautés » particulièrement acrobatiques pour cette session du bac :

 Chaque lycée comptant plus de 80 candidats sera centre d’examen pour ses propres élèves (premier groupe d’épreuves). Cela fait passer le nombre de centres d’écrit de 40 l’an passé à 64 cette année. La vraie difficulté vient du fait qu’il faudra organiser les épreuves et distribuer les sujets pour toutes les séries présentes dans l’établissement, ce qui augmente la charge de travail des personnels administratifs (et CPE, souvent réquisitionnés pour l’occasion), mais surtout les risques d’erreurs !
 La correction « en atelier » : déjà existante ou expérimentée dans certaines disciplines, elle est loin de faire l’objet d’une appréciation positive de la part de tous les collègues concernés. Cela consiste à corriger les copies sur place, avec d’autres collègues, et sous la houlette des IPR. Chacun mesure la difficulté de la chose, notamment lorsqu’on a un nombre conséquent de copies à corriger dans un temps forcément limité (les collègues de philosophie et de lettres en sont d’ailleurs dispensés), mais aussi les risques de pression sur les correcteurs qui ne se plieraient pas à certaines injonctions : où est la fameuse « liberté pédagogique » des enseignants ?

4/ Questionnaire sur la mise en place réelle de la « reconquête du mois de juin »

L’ensemble de ces éléments laisse penser que les établissements vont avoir de réelles difficultés à mettre en oeuvre réellement les dispositions présentées par le ministre et le recteur, qui ne manqueront pas d’en faire leur propre bilan, et l’exploitation politique qu’on imagine.
Il importe donc que chacun fasse l’effort de remplir ce questionnaire, afin que le SNES puisse faire une synthèse de la réalité de la reconquête du mois de juin et en tire les conclusions nécessaires. Merci donc de renvoyer dès que les informations seront disponibles, ce questionnaire au SNES
25, Rue RIOLAN 80 000 AMIENS

Etablissement :
Ville :

Le conseil d’administration a-t-il été informé ou consulté sur la nouvelle organisation du bac ? OUI – NON

Quel calendrier a été arrêté localement pour les conseils de classe (date du premier et du dernier conseil du niveau concerné) :
 Secondes : du_______________ au ________________
 Première : du_______________au__________________
 Terminales : du _____________au________________

L’administration a-t-elle fixé une date de « suspension » ou d’arrêt des cours antérieure au 20 juin ?
 Secondes : NON – OUI, le ______________
 Première : NON – OUI, le ______________
 Terminales : NON – OUI, le ______________

Les collègues de votre établissement ont-ils reçus des consignes ou des informations de la part de leurs IPR concernant la « correction en atelier » ?
NON – OUI – OUI, mais seulement pour les disciplines suivantes : ______________________

Quel genre d’intervention syndicale les collègues de votre établissement souhaitent-ils concernant cette « reconquête du mois de juin » ? :