Conséquence d’une réforme pilotée au nom d’économies budgétaires, les nouveaux enseignants du second degré, sont désormais en charge de leurs élèves à hauteur de 80 % d’un temps plein, au lieu de bénéficier d’une année de formation en alternance assurée par l’IUFM.
Comme nous l’avions pressenti et en avions alerté le Ministère, cette année de mise en place effective de la réforme de la Formation des Maîtres s’avère particulièrement difficile pour les stagiaires. En charge de leurs élèves depuis le 25 septembre après un mois de formation à l’IUFM, les collègues qui débutent dans le métier, témoignent de leur stress et de leur fatigue.
Un sentiment d’isolement et une insuffisance de leur formation dominent. N’ayons pas peur de le dire, les stagiaires sont débordés : préparation de cours, correction des copies, gestion de classes, conseils de classe, réunion avec les parents d’élèves, journées de formation… auxquelles s’ajoutent des difficultés à rencontrer leur tuteur à cause d’emplois du temps incompatibles ou d’établissements éloignés.
Il y une grande souffrance chez nombre de stagiaires, frustrés de ne pouvoir prendre de la distance pour réfléchir à leur pratique professionnelle et obligés de faire face, coûte que coûte aux situations les plus urgentes.
La situation est dramatique et les bilans convergent pour dénoncer cette réforme aux conséquences désastreuses tant psychologiques que physiques. Face à cette détresse, le Ministère reste étrangement muet et nie l’évidence la réalité.
Le Snes-fsu qui s’est fait l’écho depuis la rentrée du désarroi des nouveaux collègues, continue son combat pour rétablir une réelle formation professionnelle et garantir une entrée dans le métier dans les meilleures conditions. C’est pourquoi, il appelle tous les collègues à se mobiliser et à se rassembler mercredi 1er décembre devant le Rectorat de l’académie d’Amiens pour faire entendre encore plus fort le mécontentement des stagiaires.
Apprendre est un métier qui s’apprend. Aujourd’hui, seul le Ministre semble l’ignorer !