Pour la deuxième année consécutive, les autorités académiques ont organisé le mercredi 15 février dernier un groupe de travail afin de redéployer des postes de CPE : supprimer des postes dans des établissements estimés « sur-dotés » et en créer dans d’autres qui en sont dépourvu. L’Administration ne cache désormais plus sa volonté chaque année « de rebattre les cartes avant le mouvement intra », dixit le secrétaire général.
Etaient présents pour les organisations syndicales : la FSU (SNES), l’UNSA, FO, le SGEN/CFDT. A l’unanimité, nous avons ensemble vigoureusement dénoncé cette initiative, et-ce pendant plus d’une heure de débat.
Alors que ça fait plus de 15 ans que le SNES bataille pour que chaque établissement soit pourvu d’au moins un poste de CPE (nous revendiquons 1 CPE pour 250 élèves), l’Administration attend le contexte de restriction budgétaire : suppressions de postes d’AED dans bon nombre d’établissements, fin de tous les CUI sans compensation, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux en départ en retraite, pour retirer dans des établissements déjà bien mal menés, un poste de CPE. Et ce, sans parler de la crise économique qui dégrade fortement les conditions de vie et d’études de notre public qui nécessite une prise en charge toujours plus grande et adaptée par le personnel d’éducation notamment.
L’Administration choisit alors de pénaliser des vies scolaires qui fonctionnent encore aujourd’hui dans des conditions justes acceptables. Nous avons d’ailleurs tous averti cette dernière de la recrudescence actuelle d’équipes pédagogiques et éducatives que nous sentons de plus en plus fragilisées et donc de la responsabilité que prend le Rectorat dans l’aggravation de ce phénomène.
L’Administration a proposé un barème de points sensé départager les établissements. Ce barème reprend des éléments comme la tendance des effectifs élèves sur les 5 dernières années, le régime des élèves (Ext, DP, Int), les situations particulières (étudiants, SEGPA, ULIS,…), les labels éventuels (RRS, ECLAIR…), le poids des CSP défavorisés, etc. Mais en aucun cas un critère de taille pour nous : la configuration des établissements (nombre de bâtiments, total de surface à couvrir…), critère important dans le quotidien des vies scolaires mais « impossible à prendre en compte » d’après l’Administration.
Ainsi, les cités scolaires et les lycées en général sont les grandes victimes de ce redéploiement. Le projet qui sera présenté au CTA du 21 mars prochain pour vote, prévoit en effet la suppression d’un poste de CPE aux Lycées Delambre et E. Gand (Amiens), au lycée Jean Calvin (Noyon), au Lycée Léonard de Vinci (Soissons), au Lycée Condorcet (St Quentin), au Lycée Boucher de Perthes (Abbeville), au Lycée Mireille Grenet (Compiègne)... pour ce dernier ils hésitent encore (déjà victime d’une mesure de carte scolaire l’an dernier).
En contrepartie, des créations dans les collèges : Collège G.M de Airaines, Collège A. Magnard de Senlis, Collège P. Lebesgue de Marseille en Beauvaisis, Collège F. Buisson de Grandvilliers, Collège M. Pagnol de Betz, Collège P. Eluard de Gauchy, Collège la Chesnoye de Saint-Gobain.
A la fois sur le barème proposé, la liste des établissements et sur l’ensemble de la démarche, malgré l’insistance de l’Administration, nous avons à l’unanimité refusé de valider une ligne de ce projet. Nous avons simplement rappelé que nous étions favorables à des créations de postes de CPE mais pas au détriment d’autres établissements, pas à moyens constants.