L’Académie d’Amiens va connaître à la rentrée 2010 sa 8e année consécutive de suppressions de postes dans le second degré.
Avec 32 suppressions dans les collèges (9,5 dans l’Aisne ; 13,5 dans l’Oise et 9 dans la Somme) et 40 dans les lycées généraux et technologiques, ce sont encore 72 postes qui vont disparaître. Cela porte à près de 1 900, soit plus de 12 % du total des emplois, le nombre des suppressions depuis la rentrée 2003.
Et pourtant, le Rectorat prévoit une augmentation importante du nombre des élèves scolarisés dans les collèges (+ 731) et une stabilisation dans les lycées (-11).
Pour ces derniers, c’est même une légère hausse qui est envisagée, si l’on prend en compte les effectifs des classes préparatoires et des BTS (+ 244), dont les enseignants sont des professeurs du second degré.
Par cette dotation, l’Education nationale montre une fois de plus qu’elle a décidé de laisser la Picardie, qui connaît de lourdes difficultés scolaires, à l’abandon.
Et le ministère va même plus loin, se payant ouvertement la tête des personnels, des élèves et de leurs parents, en annonçant 63 créations de postes ! Mais en oubliant d’annoncer non seulement que celles-ci ne compensent pas la suppression des postes de stagiaires (soit l’équivalent de 86 postes de titulaires !) et le fait qu’il faut supprimer encore 27 postes en établissement pour permettre la formation des nouveaux recrutés, qui ne seront pas affectés à temps plein devant les élèves afin qu’ils puissent suivre une formation, qui sera d’ailleurs « allégée » par rapport aux années antérieures.
Au final, les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves vont encore se dégrader dans les collèges. Dans les lycées, c’est la démonstration, chiffres à l’appui, que la réforme des lycées produira, dès la rentrée prochaine, des suppressions de postes, ce qui est d’ailleurs un de ses objectifs majeurs.
Quant aux remplacements, déjà très difficiles actuellement, ils ne seront pas améliorés, car aucun poste de remplaçant ne sera créé.
C’est une des raisons qui conduit le SNES à inviter les collègues à s’investir massivement dans les mobilisations de ce mois de janvier :
– le 19, à l’appel de l’intersyndicale académique (SNES, SNEP, SNALC, SUD-Education, CGT) dans la grève contre la réforme Chatel du lycée , ;
– le 21, l’appel de la FSU, de la CGT et de Solidaires avec l’ensemble des fonctionnaires ;
– le 27, à l’appel de l’intersyndicale académique et du Syndicat général des lycéens au rassemblement devant le Rectorat d’Amiens à 14h
– le 30, dans la manifestation nationale pour l’éducation à Paris.