Depuis plusieurs années, le Rectorat avait imposé un barème inique pour l’accès des certifiés à la hors classe. De fait, ce barème bloquait un certain nombre de collègues au 11e échelon de la classe normale, sans perspective de poursuite de leur carrière.
Ce barème visait essentiellement à réduire l’effet financier des promotions, en réduisant la part dans les promus des collègues au 11e échelon, les seuls pour lesquels la promotion se traduit immédiatement par une augmentation substantielle du salaire.
Ainsi, une majorité de promotions étaient données à des collègues n’ayant pas encore atteint la fin de grille de la classe normale, et qui donc ne sont pas classés aux indices terminaux de la hors classe.
Ce système, vicié et conçu comme un mode de management divisant les collègues, donnant aux chefs d’établissement un pouvoir exorbitant, et permettant une hors classe au rabais, conduisait à un incroyable paradoxe : plus on avait d’ancienneté dans le 11e échelon, moins on avait de chance d’être promu à la hors classe.
Le Snes-fsu demande depuis trois ans maintenant, avec force, la révision de ce barème scandaleux.
Lors de notre entrevue du mercredi 30 mai avec le Recteur Beignier, celui-ci a été sensible à notre argumentation, et s’est engagé à revoir ce barème.
Un groupe de travail sera donc réuni avant la fin de l’année scolaire pour revoir le barème. Le Snes-fsu y défendra l’introduction de points d’ancienneté dans le 11e échelon, avec l’objectif que personne ne soit bloqué en classe normale.
Mais, d’ores et déjà, le Recteur s’est engagé : lors de la CAPA du 5 juin, les situations des collègues bloqués depuis trois ans et plus au 11e échelon seront examinés, et tous ceux qui n’auront pas d’avis défavorable (IPR ou chef d’établissement) seront promus.
Cela devrait concerner une vingtaine de collègues, soit un peu moins de 10 % du total des promotions.
C’est, en tout cas, une victoire sur le fond pour le Snes : la hors classe est désormais conçue dans notre académie comme le débouché « normal » d’une carrière et non comme une « récompense » pour les « plus méritants ».