Avec un retard inhabituel, le Recteur a enfin fourni, l’avant veille de la réunion du Comité Technique Paritaire Académique censé étudier ces propositions, les documents relatifs aux suppressions de postes dans les lycées de l’Académie.
L’analyse des documents permet de donner une explication à ce retard : l’addition est encore plus salée que ce qui avait été affiché la semaine précédente !
En effet, les 85 postes supprimés se sont transformés en 125, soit une augmentation de 47 % en une semaine. Le Recteur Mucchielli semble tenir à sa prime « au résultat » dont le montant peut atteindre la rémunération annuelle d’un professeur, et cherche par tous les moyens à appliquer la politique de casse du service public promue par le gouvernement.
Dans ces conditions, la quasi-totalité des lycées de l’académie est touchée : 36 lycées sur 44 vont perdre des postes à la rentrée prochaine, et notamment la totalité des lycées de la Somme, qui perdent à eux seuls 51 postes.
Il faut voir évidemment dans ces chiffres le résultat de la mise en place de la réforme du lycée, pensée et conçue pour dégager des gisements de suppressions de postes, au détriment de la qualité de la formation des jeunes. En effet, les effectifs élèves sont quasi stables par rapport à la rentrée 2010 et n’expliquent pas les suppressions de postes. De plus, il s’agira de pertes « sèches » de moyens d’enseignement, les postes supprimés n’étant pas même partiellement compensés par une augmentation des dotations en heures supplémentaires, comme cela avait pu se faire les années précédentes.
La preuve en est d’ailleurs l’effet dévastateur de la réforme des formations technologiques industrielles, qui conduit à des coupes claires dans les moyens des lycées proposant des bacs industriels, comme les lycées Paul Langevin de Beauvais (-11,5 postes), Marie-Curie de Nogent sur Oise (-5) ou Boucher de Perthes d’Abbeville (-7).
Mais ceux-ci ne sont pas les seuls à payer la note, qui est particulièrement lourde localement : -10 postes pour le lycée Condorcet de Saint Quentin, ce qui montre que les personnels sont bien récompensés d’avoir accepté l’expérimentation menée par le chef d’établissement dans ce lycée, - 9 pour le lycée de Péronne, - 8 pour le lycée Claudel de Laon, - 6 pour les lycées de Chauny et d’Hirson, - 5 pour les lycées Nerval de Soissons, Hugues Capet de Senlis, - 4 pour le lycée Thuillier d’Amiens.
Enfin, avec plus de 15 postes supprimés dans l’établissement, la question de la survie du lycée Edouard Gand d’Amiens semble posée.
Ces chiffres confirme le SNES dans sa volonté de construire la mobilisation des collègues dans notre académie :
– le 27 janvier, par le rassemblement des lycées technologiques industriels devant le Rectorat à 14h
– le 10 février, par la grève nationale dans l’éducation
– le 19 mars par une manifestation nationale pour une autre politique scolaire
Il appelle dès à présent les collègues à se réunir en assemblées générales dans les lycées, avant la tenu des conseils d’administration, pour débattre des modalités d’action locales à entamer contre les suppressions de postes et pour un moratoire des réformes du lycées et de la voie technologique industrielle.